Dos à la mer #1

Dos à la mer #1

Dos à la mer #2

Dos à la mer #2

Dos à la mer #3

Dos à la mer #3

Dos à la mer #4

Dos à la mer #4

Dos à la mer #5

Dos à la mer #5

Dos à la mer #6

Dos à la mer #6

Dos à la mer #7

Dos à la mer #7

Dos à la mer #8

Dos à la mer #8

Dos à la mer #9

Dos à la mer #9

Dos à la mer #10

Dos à la mer #10

Dos à la mer #11

Dos à la mer #11

Dos à la mer #12

Dos à la mer #12

Dos à la mer #13

Dos à la mer #13

Dos à la mer #14

Dos à la mer #14

Dos à la mer #15

Dos à la mer #15

Dos à la mer #16

Dos à la mer #16

Dos à la mer #17

Dos à la mer #17

Dos à la mer

On entre par une porte qui tourne le dos à la mer. Et c’est le cœur serré, comme au long d’un cimetière échoué, qu’on marche. Vers les silences où s’abrite le secret des épaves qu’on dirait blanchies par l’écume.

Bientôt, on voit, de plus en plus nombreux, des visages sortir du vide qui les efface de nos mémoires et soulever, une fois encore, le brouhaha des rires, des tintements de verres et de couverts, des chants, des danses sous les paillettes, puis des applaudissements qui achèvent la nuit, juste avant le pas lent des amours qui, chuchotant, remonte vers les chambres.

Ce sont, à vrai dire, des visages qu’on ne reconnaît pas, mais ils sont familiers. Et leur rumeur approfondit l’absence. Alors, on sait. On sait qu’on a parcouru la cartographie muette d’un paysage invalidé par le temps.

Il reste, avant de partir, à deviner par quelle fenêtre la mer, en son progrès de sables et d’herbes folles, pourrait souffler à notre oreille la conque nouvelle des alizés qui bruissent autour du monde, en une longue vague solidaire.

Alfred Alexandre