Une passion pour les combats ? Un engagement pour la cause des coqs ?
Non, ce récit photographique est née de la magie des rencontres et de la volonté de raconter l’histoire d’une tradition qui se perpétue depuis des siècles dans l’arc Caribéen. Ma première rencontre, décisive, a eu lieu avec Michel Tondellier, sociologue à l’Université des Antilles et de la Guyane. Michel venait de commencer, en janvier 2011, une série de notes d’observations sur les combats de coqs en Martinique, dans le Pitt Malgré Tout à Saint Pierre. Il m’a alors proposé d’y faire un tour et c’est là où j’ai rencontré les premiers coqueleurs et ou j’ai découvert un univers qui allait bien au-delà des scènes de combats et des transactions monétaires. J’ai tout de suite été fasciné par l’ambiance des lieux et par la complexité des enjeux et des rapports entre les hommes et leur relation à leurs animaux. Grâce aux rencontres qu’avait déjà faites Michel, j’ai très vite pu réaliser mes premières photographies. Nous avons ensuite partagé de nombreuses journées, sur deux saisons, avec Antoine, Olivier, Maturin, Emmanuel et tous les férus de combats de coqs ; dans les arènes, sur les gradins, dans les loges, au bar, et dans les salles de jeux des pitts mais aussi dans les écuries et dans l’intimité des coqueleurs. Mes photographies mettent en lumière ces ambiances, ces vies et cette passion qui lie les hommes à leurs animaux. Cette relation « homme/coq » a lieu au quotidien, pendant les entraînements et les soins puis dans les pitts lors des nombreuses séances qui sont organisées jusqu’à quatre fois par semaine dans plusieurs communes du territoire martiniquais. Le récit photographique que je propose est l’histoire d’une vie ; une passion qui se transmet de génération en génération.